Le monde du petit tigre

La vie est quelque chose de si précieux : on peut se passionner pour des domaines si différents et y puiser la source de ses envies, de ses désirs. Vivre intensément et communiquer ses coups de coeur, c'est tellement appréciable; s'enrichir des autres et donner à son tour, c'est primordial. Voici mon petit jardin, mon petit monde, celui de Little Tiger !

Ma photo
Nom :
Lieu : Troyes, Aube, France

Je suis passionné de tout, de sport, comme le golf , le roller, le tennis, de voyages. je suis aussi passionné de photographie, et vous pouvez aller voir mon blog sur les élections de Miss et shootings à http://www.photo10.sup.fr

03 février 2003

Travailler le swing

Je vais travailler mon swing : combien de fois a-t-on dit ça ? combien de fois entend-on ça ? Bizarre non d'associer le swing, élément technique d'un jeu, le golf avec le travail ! Mais qu'est-ce que le travail ? Alexis, Duchamp et Dr Mud en ont parlé et j'approfondirai un peu plus cette notion indispensable à tout golfeur désireux de se perfectionner :
Ce que l’historique du terme " travail " dévoile est l’association étroite de notre labeur quotidien, le travail au sens courant et moderne du terme, avec l’expérience de la contrainte et de la domination. Le tripalium est à l'origine du mot. C'est un instrument à trois pieux, un instrument de torture dit-on car il correspondait à une sentence pénale de l'époque Romaine, où le condamné était attaché au sol à trois pieux placés en T. Les bras en croix et les jambes reunies étaient liés aux pieux par de longues lanières (préalablement mouillées) en cuir tressé. En séchant le cuir se rétractant, les membres se déluxaient. Des trois pieux le nom de Tripalium. En réalité, le tripalium correspond au travail utilisé dans les fermes : c'est un dispositif de contention utilisé pour aider à la délivrance des animaux, mais il est surtout utile au ferrage, au marquage au fer rouge, ou à des interventions vétérinaires douloureuses...
Le Dictionnaire historique de la langue française (aux éditions Robert) nous rappelle pertinement l'historique et le croisement étymologique avec " trabicula ", petite travée, poutre, désignant un chevalet de torture : (trabiculare signifie " torturer " et " travailler ", au sens, de " faire souffrir "). Et c’est bien dans cette acception que s’utilise en ancien français le terme " travailler " et cela jusqu’au 12e et 13e siècle, et s’applique non seulement aux suppliciés, ou aux femmes en proies aux douleurs de l’enfantement, mais aussi aux agonisants. L’enfantement étant un " travail " non pas parce qu’on y re-produit la vie, mais en raison des douleurs de l’accouchement, au cours duquel sans doute, on devait - si elle était trop forte - immobiliser la mère... En 1155, toujours selon ce même dictionnaire, on voit : " se travailler " : produire de grands efforts et par la suite, le courant : " travailler à " : faire tous ses *efforts* pour parvenir à un résultat... l’idée de transformation d’une matière première ne prend le pas sur l’idée de souffrance qu’à partir du 16e siècle moment où le verbe se répend dans le sens " faire un ouvrage " et " rendre plus utilisable " (indiquant qu’un ouvrage intellectuel a été travaillé pour le rendre utile, pour lui conférer une valeur d’usage). L’association du travail à la souffrance et au châtiment, dans la culture occidentale, est certainement plus ancienne et l’on pourrait s’en référer au texte biblique où, pour avoir voulu goûter au fruit de l'Arbre de la Connaissance, Adam et Eve se voient respectivement condamnés à " produire son pain à la sueur de son front " et " à enfanter dans la douleur ". Vécu comme destin ou comme volonté, le travail n’est pas sans rapport avec la violence. Mais nous devons garder à l'esprit que le verbe travailler est transitif : le travailleur est, en fait, le tortionnaire. Il exerce une contrainte sur la matière qu'il travaille, comme le policier brutal qui "travaille" le suspect...
Le laborare du bas latin signifie effectivement " mettre en valeur, cultiver ", autant que " se donner du mal ", ici encore nous avons l’expérience conjointe de la production de valeur avec la souffrance, vécue ici plutot que donnée, que l’on éprouve en labourant la terre, qui nous résiste. Mais ce labor - travail, en tant qu’effort fourni - désignait à l’origine la charge sous laquelle " on chancelle ", on glisse (labare) devient en ancien français " labeur " qui signifie clairement " affliction, peine, malheur " et au 12e S, un travail pénible, comme celui des champs.
Une chose est toutefois certaine : le travail a doublement partie liée à la re-production : d’une part elle a la production en vue, et cherche à maitriser de la re-production et d’autre part, le travail est la condition nécessaire de notre re-production, autant que de notre croissance...
Source : P. Deramaix
Cette contrainte, mise en forme utile, est donc exercée sur quelque chose, sur le swing, le corps. Pendant notre séance de "torture", on doit donc éthymologiquement dominer la "physis", ruser avec les lois naturelles, vaincre l’inertie de la matière physique et mentale, lui (re)donner forme et l’insérer dans le cadre intentionnel d’une production et reproduction artisanale voire industrielle (le rêve, impensable au golf) en tout cas production la plus régulière possible.
N’oublions pas, cependant que : « Les travaux de l’esprit usent l’homme plus que le travail du corps ». Le travail du swing est-il un travail de l’esprit ou du corps ? (Alexis) qui nous rapporte aussi la citation suivante :
"Il n'existe aucun mouvement difficile du swing qui ne puisse être rendu encore plus difficile grâce à un minimum de travail et de practice assidu." Thomas Mulligan, Quatrième Comte de Murphy.

Locations of visitors to this page